mercredi 20 février 2008

Tourisme éthique dans la commune de Huara (Chili) par Sébastien Suzeau











CIRCUIT D’ECOTOURISME DANS LA COMMUNE DE HUARA
Entre Pacifique, Atacama et cordillère des Andes






Des valeurs de respect et de citoyenneté





L’activité touristique représente 12% du PIB mondial : 714 millions de touristes en 2001, 200 millions d’emplois pour un secteur qui connaît une croissance annuelle de 4%.
Dans ce contexte de développement du tourisme de masse, comment rencontrer une population, une culture et un mode de vie différent, sans porter atteinte aux équilibres locaux, toujours en s’assurant que le bénéfice économique de l’activité touristique revient bien à cette population ? Comment découvrir les paysages sans détruire l’environnement ? La découverte de l’Autre, dans son intégrité et son identité propre, l’échange avec celui-ci, sont-ils réellement possibles dans un contexte aussi saturé au cœur duquel l’improvisation et la spontanéité d’une rencontre fortuite n’ont plus leur place ?
Voici autant de questions complexes auxquelles le tourisme dit « alternatif » tente de répondre en apportant de nouvelles solutions et en rendant effectives des stratégies inédites.
S’inscrivant dans une logique de « développement durable », le tourisme « différent », qu’il soit solidaire, durable, éthique ou équitable, fait voyager de 3 à 4000 voyageurs par an, chiffre qui ne cesse d’augmenter d’année en année. Cette forme de tourisme, pratique récente et encore relativement marginale, semble, au regard de ses principaux défenseurs, être une réponse adaptée et raisonnée aux problèmes résultants du « tourisme de masse ». Respectant le territoire, sa biodiversité et sa population, profitant économiquement aux habitants, on lui attribue souvent la faculté de permettre une véritable rencontre culturelle avec les autochtones.






Un partenariat « gagnant-gagnant »

L’association ASE a tissé des liens de plus en plus étroits avec Huara, commune isoléee du nord du Chili. Cette partie du Chili sauvagement belle présente des intérêts touristiques de premier plan ; aussi, ASE et la commune de Huara essaient depuis quelques mois de mettre en place un circuit touristique équitable pour nos partenaires locaux.
Ecoresponsable dans la mesure où le respect des différents écosystèmes est perpétuellement au centre de nos préoccupations.

Nous avons effectué avec Antonio Carrasco, responsable du tourisme pour la commune de Huara, un repérage des différentes étapes du circuit que nous comptons proposer aux voyageurs désirant se rendre dans la commune de Huara. Le maire de Huara est intéressé par ce projet que nous entendons bien concrétiser par des voyages pilote ce printemps et cet été. L’esprit de ces voyages sera basé sur le respect et la découverte de la nature, des cultures locales mais aussi sur la connaissance du « Norte grande » chilien avec des extensions en préparation à San Pedro d’Atacama et dans le Parc national Lauca.






Retrouver le sens du mot Voyager

Ce circuit de l’océan Pacifique à la cordillère des Andes en passant par le désert d’Atacama propose des rencontres surprenantes, des paysages insolites et spectaculaires, bref, un voyage rare à dimension humaine privilégiant la rencontre et intégrant les participants dans des activités variées, loin du tourisme de masse.
Ce voyage permet de partir à la découverte d’une région au travers de ses habitants , d’en partager le mode de vie afin d’embrasser toute sa variété.
Les participants sont invités à des soirées thématiques de préparation au voyage et de présentation des activités qui seront proposées sur place.
Les groupes de participants sont volontairement limités à 6-8 personnes pour plusieurs raisons :
· le respect d’un environnement fragile,
· le choix de ne pas perturber l’organisation indigène locale et
· la volonté d’éviter à tout prix les effets pervers du tourisme traditionnel : massification, folklorisation, création d’artefacts culturels.

D’autre part, la création de ce circuit touristique a pour but de varier l’économie locale. Il ne constitue pas un modèle de développement, il n’est qu’une activité complémentaire, un prolongement aux activités traditionnelles comme l’agriculture ou l’élevage.






Ethique, respect de l’environnement et découverte

Cette forme de tourisme se veut équitable dans la mesure où les prestataires locaux seront rémunérés après leur prestation (restauration, logement, guide, transport) afin de leur assurer une juste rétribution.

On pourra parler également d’agrotourisme dans la mesure où une partie du voyage permettra de mettre en contacte des producteurs et exploitants locaux (production de fromages de chêvre à Huavina, marmelade de goyave à MiniMine, origan de Chiapa, ferme de Don David Leandro à Pachica) qui initieront les voyageurs aux pratiques agricoles locales, à la gestion de l’eau, aux contraintes auxquelles ils doivent faire face.

Ecotourisme aussi car le respect de l’environnement fragile (quebradas , reserve marine de Punta Pinchalo avec sa colonie d’otarie, ecosystèmes précaires du désert d’Atacama) permet de se rendre compte de l’aridité et de la rudesse du climat et de mieux saisir et comprendre les modes de vie locaux.

Solidaire et participatif parce que nous proposons des activités variées permettant d’insérer le visiteur à la vie locale. Le travail, la participation , même ponctuelle, étant la meilleure façon d’intégrer qui soit car elle démontre une prise de conscience de celui qui voyage. Les voyageurs pourront participer à un atelier écologique à Punta Pinchalo, s’initier et aider à la confection de fromages de chêvre ou de marmelade de goyave, participer à un atelier de tissage ou aider dans les parcelles de culture.

Responsable puisque les groupes sont limités en nombre et en fréquence, qu’ils sont préparés en amont et assureront le lien avec les suivants en leur faisant bénéficier de leur expérience. C’est aussi développer la prise de conscience environnementale en limitant sa consommation d’eau, en ramenant ses déchets afin de ne pas souiller les villages.

Sportif et de découverte puisque les sentiers d’altitude et le climat sec combleront les marcheurs. Les « quebradas » raviront les amoureux de grands espaces.
Nous proposons à celles et à ceux qui le désirent une expérience fascinante et une aventure humaine unique.






Une offre variée

Nous proposons aux participants de visiter le village de Huara puis de se rendre sur la côte pacifique à Pisagua qui est un haut lieu historique de la guerre du Pacifique et lieu de mémoire puisqu’on peut voir le pénitencier qui servi durant les années de la dictature. C’est également un lieu entre océan et désert ou l’Atacama se jette littéralement dans le Pacifique dans une étreinte sans fin comme les plages de ce littoral. On peut observer également une importante colonie d’otaries, espèce protégée dans un cadre sauvage à préserver.
Dans la quebrada de Mimi mine, le voyageur partira découvrir le patrimoine archéologique de la commune et la vie de producteurs de goyave Quechuas. A Tiliviche, il partira à la rencontre de la mémoire oubliée des salpêtrières qui assurèrent jadis la prospérité de la région.
Dans la quebrada de Tarapaca, il s’initiera à la cosmovision Aymara, comprendra les enjeux liés à l’eau. A Huavina, Chiapa et Jaina, il découvrira la rudesse toute emprunte de beauté des conditions de subsistance précaires dans la précordillère des Andes à 3500 m d’altitude.

On l’aura compris, c’est à une extraordinaire plongée dans le nord du Chili que nous vous convions à la rencontre de sa nature, de son histoire et de ses habitants.

Pour tout complément d’information, veuillez contacter :
sebastien.suzeau@gmail.com 03 86 36 52 42




Vous pourrez très prochainement voir d'autres photos sur le site de l'association...à suivre...